Après un dîner vite avalé, il nous reste assez de temps pour une
petite activité de plein air question de profiter du beau temps qui
ne durera pas, selon Miss Météo.
C’est donc au Washington Oaks Gardens State Park que nous irons
nous promener. Ce parc est situé au sud de St-Augustine, entre la
Intercoastal Waterway et l’Océan Atlantique.
À la guérite, Monsieur stationne sa monture et je glisse un petit
$5 dans l’enveloppe que je dépose dans la boîte prévue à cet
effet, pour payer notre droit d’entrée. C’est en tandem sur le
Joujou que nous pénétrons dans le SP.
C'est fermé. Bouhouhou. |
Le parc se compose de plusieurs sections: l’aire de jeux et de
pique-nique (avec des toilettes très propres), la résidence et ses
jardins, une boutique souvenirs (ouverte les fins de semaines
seulement), deux sentiers totalisant 2,7 km et du côté de l’océan,
une plage d’un peu plus d’un kilomètre avec ses rivages de
coquinas. Malheureusement, dû à Irma (encore elle), la partie plage
est fermée.
NdA: beaucoup de parcs ont été endommagés en Floride suite au
passage d’Irma (le nom est court mais les dommages sont grands).
Autant sur la Côte Est, la Côte Ouest qu’ au Centre, l’ouragan
a remodelé la face de la Floride Naturelle et pas souvent pour le
mieux. En sept mois, le travail fait par les seuls bénévoles est
phénoménal, mais ce grand ménage ne suffit pas. Me semble
qu’envoyer l’ACE pour donner un coup de main, juste une couple de
mois, ça serait une bonne idée. Mais qui suis-je pour émettre
pareille idée?
Revenons à nos moutons, ou
plutôt au parc lui-même. Voici un rapide résumé des 200 dernières
années. En 1818, alors que la Floride était encore une colonie
espagnole, Jose Mariano (comme Luis) Hernandez acheta un grand lopin
de terre qu’il nomma ‘Bella Vista’.
En 1821, lorsque la Sunshine State
devint territoire américain, Monsieur Hernandez n’eut aucun
problème à rester propriétaire, puisqu’étant un presque-blanc
(un blanc-foncé), il ne se qualifiait pas pour l’esclavage (plusieurs propriétaires noirs, affranchis ou nés libres, n'eurent pas cette chance). Il
changea même son prénom pour Joseph Marion (on s’intègre ou on
s’intègre pas).
Lui et son épouse eurent une fille
(Luisa) qu’il maria, en 1845, à un certain George Washington (un
lointain parent du One-dollar-bill Man).
Comme dot, Monsieur W. reçu quelques milliers d’acres pour y faire
pousser toutes sortes de choses comme … des plantes, toutes sortes
de plantes, des qui-se-mangent et des qui-ne-se-mangent-pas. Ce qui
se passa durant les quelques 90 années suivantes, fut une succession
de ‘ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants et passèrent
de nombreuses nuits blanches, soit à cause des enfants, soit à
cause de l’argent, soit un peu et/ou beaucoup des deux’.
En 1936 , Louise
Powis Clark, épouse de Owen
D. Young, en devint propriétaire pour y prendre sa retraite, loin de
la froide New York. La dame, une designer, dessina elle-même les
plans des jardins, partie la plus populaire du parc, pour ne pas dire
la pièce maîtresse. En 1962, à la mort de Monsieur Young, Madame
donna la propriété à l’État de Floride en échange de la
promesse que les jardins demeurent tels quels ou soient agrandis (qui
l’eût cru, il y a des promesses gouvernementales qui sont tenues).
Et l’État en fit un parc pour notre plus grand bonheur. Fin de
l’histoire.
Le
couple Clark-Young fit
bâtir sa maison
près de l’emplacement de l’ancien chalet des Washington, sur les
rives de la rivière Mantazas. Très bel emplacement.
En
flânant sur le bord de l’eau, nous
y avons même aperçu
des dauphins (en fait juste la nageoire, mais dauphins quand même).
Les jardins valent la peine d’être
marchés. Le coin chinois
avec sa pagode, ses bambous et ses fontaines; une
allée de cannas par ci, un coin d’azalées par là; une haie de
schefflera, sans oublier les chênes verts (live oaks) et les
magnolias, c’est du tout
joli, théâtre idéal pour de belles
photos de mariage. Et les
jardiniers sont à faire de nouvelles plate-bandes.
L’octogone
de roses est superbe. Des roses blanches
aux noires, en passant par toute la gamme de
jaune, d’orange et de
rouge, tout y est, sauf le bleu qui, parait-il n’est pas une
couleur naturelle pour une rose.
Une Rose pour Isabelle. |
Nous
nous sommes promenés dans les bois, pendant que le loup n’y était
pas, sur un sentier qui est en fait une partie de l’ancienne A1A,
donc très facile à marcher ou pédaler.
Au moment de quitter le parc, la moto de Monsieur, que nous avions laissée à l’entrée du parc, refuse de partir. Ah non! Monsieur avait oublié de fermer l’ignition de son Hog. C’est un cas de câbles de surtension. Bien sûr, on en a … dans le VR. Aucun autre véhicule en vue, il faut donc aller les chercher.
Quelques kilomètre plus loin, on passe devant à la quincaillerie du village. Et Madame de demander à Monsieur: ‘C’est-tu cher, des câbles?’. Et Monsieur s’engage dans le stationnement du magasin. Si on calcule le prix du gaz et l’heure de voyagement pour faire un aller-retour, le $12 USD en valait la peine.
Sur le chemin du retour, en passant par la route panoramique Walter Boardman, nous apercevons une dame pêchant le crabe. La technique est fort simple. Un pilon de poulet attaché à un câble est lancé à l'eau. On attend quelques minutes et on le ramène doucement. Lorsque le pilon est près, on prend une épuisette et on récolte les crabes qui pensaient faire un festin de bon poulet. Au lieu de se lécher les doigts, ils se les mordent.
Les crabes sont petits à ce temps-ci de l'année. La viande blanche du ventre servira à faire des 'crab cakes' et le reste fera un bon bouillon.
P.S. Y a t’il quelqu’un parmi vous qui a besoin de câbles à
booster?
Les crabes sont petits à ce temps-ci de l'année. La viande blanche du ventre servira à faire des 'crab cakes' et le reste fera un bon bouillon.
Si elle n'a pas voulu que je la photographie, même de dos, la dame m'a accordé d'immortaliser ses prises. De jolis crabes bleus. |
Sur le dos d'un papillon, vole, vole, vole un baiser... |